Certains se demandent pourquoi la venue de CM Punk à l’UFC n’était pas banale, pourquoi l’ancien lutteur de la WWE recevait le traitement royal des médias avant même d’avoir combattu une seule fois dans l’octogone.
Ceci expliquera sans doute le succès de Phil Brooks dans les sphères médiatiques extérieur à la WWE et à la lutte en général.
27 juin 2011, le contrat de CM Punk avec la WWE approche de la fin et il a un combat prévu contre John Cena à l’événement Money in the Bank, possiblement son dernier avec l’organisation en raison de son non-désir de renouveler son partenariat avec McMahon et compagnie.
Punk, un ancien chouchou des circuits indépendants, n’avait pas connu le succès escompté à la WWE depuis quelques années. Boudé par les scripteurs des histoires, négligé dans l’avancement de son personnage, Punk est mécontent de son rôle, de son utilisation et du sable mouvant duquel il semble prisonnier.
Meneur de la nouvelle mouture du Nexus, après une convaincante «run» à la tête de la Straight Edge Society, Punk est sur le pilote automatique et son entourage proche sait qu’il a un pied dans la porte.
Jusqu’à ce moment.
Lors de cette édition de Raw, Punk se fait donner une carte blanche pour dire ce qu’il veut lors de sa rivalité avec John Cena. Un segment sans scénario à la lutte, c’est rare, et Punk a pris le micro et il l’a transformé en or.
Durant plus ou moins cinq minutes, Punk a ventilé. Il a dit sa façon de penser sur la politique en coulisse, sur Vince McMahon, sur son entourage, sur la réalité des autres fédérations et il a même proposer l’idée saugrenue d’aller défendre le titre de la WWE à la NJPW. Bref, Punk a touché à tous les tabous et nous l’apprendrons plus tard, l’atmosphère était électrique en coulisses.
Quelque chose venait de changer.
Le lendemain matin, Punk était sur toutes les lèvres. ESPN, qui ne parlait pas encore beaucoup de la WWE, le mentionnait en ondes. Les stations de radio se l’arrachaient. Il y avait un buzz réel en raison de la nature délinquante du segment. Punk venait de briser le quatrième mur et, surtout, il venait de se faire un nom pour le grand public.
La suite fait partie de l’histoire. Punk a battu Cena quelques semaines plus tard à Chicago et il a quitté l’aréna avec le titre de la WWE et, supposément, plus de contrat. Il fera son retour deux semaines plus tard et c’était le début du «Summer of Punk» de la WWE.
Même si CM Punk n’est plus avec l’organisation, il a laissé sa marque. Sa grogne ne s’est pas dissipée et il a quitté en claquant la porte, mais à ce moment précis de l’histoire, on croyait au vent de changement.
Punk, en montant le son de son micro, est devenu la voix des sans voix (The Voice of the Voiceless), une portion de l’auditoire qui n’aime pas les super-héros comme John Cena ou Roman Reigns. C’était la lutte pour l’amateur moyen difficile à combler, celui qui recherche des nuances, des zones de gris. Bref, celui qui ne vit pas dans le passé de la WWE du premier Wrestlemania et des montagnes de muscles bien huilées.
Ce soir-là, CM Punk proposait quelque chose de différent et ça a duré un petit temps. Trop petit, mais un temps quand même.
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