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Philadelphie, foyer de la révolution américaine et de ce mauvais film dans lequel Tom Hanks joue un avocat séropositif.

Mais également : Philadelphie, repère fréquenté par le plus grand nombre de supervilains dans l’histoire de la LNH. Rien de moins.

J’entends des échos lointains proclamer d’ores et déjà que je suis dans l’erreur : que les Bruins de Boston se veulent la plus populeuse guilde de méchants. Il n’en n’est rien. Les Big Bad Bruins ne font pas le poids face à l’équipe des Broad Street Bullies, qui ne s’est pas construite pareille réputation sans avoir compté dans ses rangs nombre de baveux et autres méchants loups.

Par où commencer…

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Eric Lindros

Celui qu’on surnomme The Big E est un vil personnage qui incarne parfaitement les Flyers : il est gros, intimidant et misérable.

Eric Lindros, dit l’enfant-prodige, surprend le monde du hockey en nous apprenant tous que les recrues de 18 ans possèdent un droit de dérogation leur permettant de choisir quel ou quel uniforme accepteront-ils d’endosser.

Car pas n’importe quel bout de tissu qui sied la charpente athénienne d’Eric Lindros; surtout pas un qui affiche la fleur de lys.

Permettez-moi de faire une comparaison avec l’écolier qui demande à son père d’appeler son institutrice afin de le faire changer d’équipe car il ne veut pas travailler avec le petit Timmy.

Eric Lindros est également ce type d’être humain «de luxe» qui se permet de déchirer des posters destinés à des enfants malades, quand il n’est pas content. La définition du supervilain.

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Bobby Clark

Bobby Clark n’est pas le superhéros dont Philadelphie a besoin, mais probablement celui que la ville mérite, pour paraphraser un célèbre enquêteur moustachu.

Il a d’abord mené, c’est vrai, les Flyers à leur deux seules conquêtes de la Coupe Stanley.

Mais il est surtout réputé pour avoir tenu tête à un autre supervilain ci-mentionné. Une de ses plus savoureuses citation, alors qu’il était le boss de Lindros : «S’il veut être payé comme le meilleur joueur de l’équipe, il a d’affaire à commencer à jouer comme le meilleur joueur de l’équipe».

Il a aussi retiré le C du chandail du numéro 88, probablement de manière tout aussi dramatique que lorsque Yvon Ponton a mis au poubelle le numéro 13.

Mais Bobby Clark était aussi un sacré vicieux limite xénophobe qui prenait un malin plaisir à slasher des mollets russes.

À un point tel que les joueurs de l’Union soviétique ont prononcé la phrase qui n’avait jamais été prononcé auparavant dans le monde du hockey professionnel :

«On joue pu»

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Ron Hextall

Ron Hextall est maintenant le directeur-général des Flyers et j’ai beaucoup, beaucoup de mal à imaginer ce type porter cravates et costards:

La tenue de Ron Hextall

Et pourtant.

Ni Le petit Robert ni Le petit Larousse ne propose d’antonymes à l’expression «sang-froid». Permettez moi de suggérer Ron Hextall.

Pour preuve, cette pièce d’anthologie durant laquelle il pète complètement les plombs contre le Canadien.

Chris Pronger 00

Tous les autres

Parmi les autres supervilains, il y a Chris Pronger dit «le professeur» – pour vrai, dites-moi que sa mou n’est pas parfaite pour un éventuel rôle d’ennemi de James Bond.

Chris Pronger qui se plait à cambrioler des rondelles après le sifflet final afin de s’assurer qui quiconque ne puisse commémorer une défaite à ses dépens. Ou qui utilise la loi de la physique, rien de moins, comme alibi pour excuser ses aléas.

On retrouve aussi Steve Downie, qui, s’il était un supervilain de l’univers Marvel ou DC, serait la grosse tête de lignotte qui ne fait qu’obéir aux ordres et foncer la tête baissée sans réfléchir aux conséquences avant de finalement se faire sacrifier/échanger par son patron réalisant alors qu’il n’aura été qu’une vulgaire marionnnette tout ce temps.

Et finalement, nous pouvons aussi donner une mention honorable à Claude Giroux pour son «agression» contre un agent de la paix l’été dernier.

Giroux



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