J’aime ça le baseball. J’aime le sport pour ses stades, ses stratégies, son ambiance, ses athlètes. C’est mon deuxième sport préféré après le hockey mais je n’y consacre pas suffisamment de temps. J’aurais même de la difficulté à te nommer toutes les 43 (estimation) équipes de la MLB.
Si je suis un vrai nerd du hockey qui mémorise tous les joueurs de chaque équipe en ordre décroissant de numéro de dossards, je suis pas capable d’identifier un seul joueur des Mariners de Seattle, par exemple, en tout cas plus depuis que Ken Griffey Jr a pris sa retraite.
Parce que mon éducation à ce sport, je la dois en grande partie aux poster-boys sur les cartouches de jeux de baseball au N64 pis là, mon N64 est brisé.
Mais avec le temps, j’ai trouvé de subtiles manières de quand même avoir l’air d’un vrai partisan quand je me retrouve en compagnie de fins connaisseurs. Pour pas perdre la face, j’ai élaboré quatre phrases passepartouts que vous pouvez utiliser sans vous trompez dans n’importe quel discussion de baseball.
« J’aime bien leur rotation de lanceurs »
C’est devenu une de ces phrases creuses entendues ici et là dans les stades du baseball majeur. «Bonne rotation de lanceurs» est une description qu’on peut coller, sans trop se mouiller, a à peu près toutes les formations de la ligue sans se faire démentir.
C’est un peu comme parler «de la trappe» au hockey. Quand une équipe adopte un style de jeu minimalement plate, on va les accuser d’employer cette stratégie somnifère. Mais personne est vraiment capable de dessiner sur un tableau les X pis O qui définissent c’est quoi exactement.
«As-tu VU LE MATCH PARFAIT HIER? »
Excellente façon d’amorcer une discussion et d’impressionner d’emblée votre ami : faites référence à un match sans point ni coup sur qui a été lancé la veille. Jadis faits rarissimes dans le baseball majeur, les matchs parfaits sont rendus bizarrement communs. Vous pouvez donc prendre un risque et soulever l’exploit.
Si on vous répond d’un dubitatif écartement d’yeux ou même si on vous rétorque carrément, répliquez d’un air hautain et méprisant : « Ah non mais, ça s’est passé dans le AA, tu dois pas suivre ça toi..»
Et c’est dans la poche.
«C’est qui ton joueur préféré?»
Cette colle est inévitable : on tentera assurément de vous coincer en vous demandant votre joueur préféré. À ceci, je vous suggère de répondre Pedro Martinez.
Lorsqu’on vous soulignera qu’il ne joue plus depuis plusieurs années, faites un clin d’œil et ajoutez de manière mystérieuse «Vraiment?…» afin de semer le doute dans l’esprit de votre interlocuteur.
«Ah, j’aime ben Cabrera…»
Si par la suite, on vous pose la question piège : «ouain mais c’est lequel ton joueur préféré dans TELLE équipe, mettons les DIAMONDBACKS? » tu peux t’en sortir de deux façons : en plaidant la haine absolue, comme quoi tu détestes impunément CHACUN des individus de cette PIÈTRE organisation, que c’est une histoire de famille. Que ton père les haïssait, pis ton arrière-père aussi. Les fans de baseball sont habituellement de traditionnels conformistes et ne remettront pas en doute l’héritage partisan.
SINON vous pouvez toujours vous en sortir en répondant instantanément «Cabrera et Johnson, je les aime ben» – statistiquement parlant, vous avez 88% de chance de tomber sur une équipe qui compte au moins UN représentant de la grande lignée des Cabrera et un autre de la dynastie Johnson dans leur rang.
Et sinon, parle de ça:
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