Chez Balle Courbe, on trippe solide sur les vieux contenus liés au sport qui n’ont pas spécifiquement bien vieilli. C’est dans cet esprit qu’on vous présente une toute nouvelle chronique hebdomadaire : L’archive du jeudi!

S’inspirant des classiques TBT (Throwback Thursdays) sévissant depuis de nombreuses années sur les médias sociaux, on s’est dit qu’on se ferait un devoir de trouver une archive particulièrement cocasse (coucou à Carl Carmoni!) à vous partager à tous les jeudredis (ça, c’est non) jeudis!

Cette semaine, on a déterré une performance majestueuse d’un sport oublié : le ski-ballet!

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Faire du ski alpin, c’est pas pire dangereux. Les athlètes professionnels de cette discipline dévalent les pentes à des vitesses de plus de 200 km/h, protégés par un casque et des vêtements pas très rembourrés. Certains skieurs qui apprécient moins la vitesse peuvent plutôt se tourner vers le ski acrobatique et faire environ 45 rotations dans tous les sens entre leur décollage et leur atterrissage, ce qui est également une activité assez risquée. Par contre, pendant une quinzaine d’années, il existait une autre discipline de ski acrobatique pour les gens moins intéressés par le danger, mais désireux d’exprimer leur créativité artistique sur les pentes enneigées.

Mesdames et messieurs, je vous présente le ski-ballet.

La vidéo, en gros

J’ai le plaisir de vous présenter la performance de Hermann Reitberger qui, aux dires des commentateurs, a régné sur son sport au milieu des années 1980, et que j’ai choisi principalement parce que c’est un des premiers résultats qui est sorti quand j’ai effectué une recherche. La performance de l’Allemand a lieu aux Jeux de Calgary en 1988, soit la première des deux fois où ce sport était en démonstration aux JO d’hiver. En 2000, la fédération internationale de ski a même cessé de tenir des compétitions officielles de cette discipline. C’est quand même dommage, parce que le ski-ballet, c’est un spectacle parfois impressionnant et toujours divertissant.

Reitberger montre l’étendue de son talent lors de sa routine : des enchaînements de virages de pied à l’envers, des sauts « périlleux » où il se propulse avec ses bâtons pour faire des flips et des rotations, des « moments d’émotion » où il jette ses bras vers l’avant afin de soulever l’ardeur de la foule (mettons que ça fonctionne moyen), et une coupe de cheveux glorieusement 80’s.

Faits saillants

Il y a des moments que j’aime plus que d’autres dans cette vidéo :

-À 0:03 : Reitberger expulse sa rage en un cri primal juste avant de se recueillir dans un calme olympien pour se projeter dans sa performance. Le moment serait peut-être plus solennel et impressionnant si nous n’étions pas déconcentrés par les manches bouffantes de son top;
-À 0:25 : Alors que la performance va vraiment commencer, le commentateur et l’analyste manquent de synchronisation et parlent un par-dessus l’autre. Ça arrivera à quelques reprises lors du vidéo;
-À 0:48 : Après avoir patiné mollement, mais « avec émotion » des deux côtés de la pente, Hermann effectue sa première manœuvre technique qui nous fait enfin réaliser que ce sport est plus compliqué qu’il en a l’air. Manœuvre qui n’est d’ailleurs pas décrite par les commentateurs, qui sont trop occupés à parler de la météo et de la présence du public à l’événement — présence qui a l’air de les étonner. On sent que ce qu’ils regardent ne les passionne pas vraiment;
-À 1:17 : On arrive à un moment plus relevé de la performance, où Reitberger effectue une double vrille. L’analyste dit d’ailleurs « regardez la hauteur ». Bon… c’est peut-être ça le problème avec ce sport; la patineuse artistique qui se classe au 20e rang aux JO fait des sauts plus impressionnants que celui-là, et elle n’a pas le luxe de s’appuyer sur ses bâtons pour se donner un élan;
-À 1:35 : Ah ok, le saut périlleux et demi est définitivement réussi et complexe sur le plan technique. Je crois que j’aurais pu devenir un fan du ski acrobatique si les compétiteurs faisaient juste des affaires de même pendant deux minutes;
-À 2:10 : Pendant que Hermann fait des rotations variées (qui sont encore une fois moins rapides que celles qu’on trouve en patinage artistique), le commentateur fait une remarque sur le montage musical qui laisse à désirer, à son avis. Il aura vraiment fait tout ce qui est en son pouvoir pour parler de tout sauf de la performance sportive qui se déroule devant nous!;
-À 2:33 : Reitberger a fini sa performance et est tellement fier de lui qu’il en braille. Comme j’ai pas trop de points de comparaison, je lui fais confiance que c’en était une solide.

À noter

Je sais pas si c’est la montée de la planche à neige et des autres « sports extrêmes » au début des années 1990 qui a entraîné la disparition du ski-ballet, ou si c’est juste parce qu’en termes de niaiseries délirantes, l’univers ne pouvait pas faire coexister au même moment le ski-ballet et les Tortues Ninja. Toujours est-il qu’on pourrait peut-être compter sur Red Bull pour relancer le ski-ballet, en remplaçant la musique classique par du hip-hop sale et les pentes débutantes par des double-expert.

Ça, ça ferait un bon show!

À la semaine prochaine pour une autre archive du jeudi! Ah, et si vous avez des suggestions de vidéos pour nous, n’hésitez pas à nous en faire part au [email protected]!



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