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Les amateurs de football aiment bien rire des botteurs, surtout lorsqu’on a la chance de les voir réaliser un plaqué. C’est souvent laborieux, et toujours un peu désespéré. Mais la semaine dernière, Becca Longo, une botteuse américaine, a fait les manchettes et, cette fois, pas pour une histoire de botté raté ou de jeu cocasse.

L’athlète de 18 ans est en effet devenue la première femme à décrocher une bourse pour jouer au football collégial dans la division II ou dans une division plus élevée de la NCAA. Elle tentera de se faire une place dans l’alignement de l’Université Adams State, au Colorado.

À sa dernière année au niveau secondaire, Longo a converti 30 de ses 33 tentatives de converti d’un point, en plus de réaliser un placement sur une distance de 30 verges. Elle s’est également alignée avec l’équipe de basketball de la Basha High School, en Arizona.

L’exploit de Longo mérite d’être souligné, alors que le football demeure un sport encore pratiquement fermé aux femmes. Nous savons déjà que les débouchés sont peu nombreux pour les athlètes féminines qui souhaitent mener une carrière professionnelle, particulièrement dans les sports d’équipe.

Les footballeuses sont parmi les plus défavorisées du lot, alors que peu d’options s’offrent à ces athlètes. Elles peuvent œuvrer dans la Women’s Football Alliance (WFA), qui compte 65 équipes réparties en trois divisions, dont le Blitz de Montréal, qui s’est joint en 2017 à la WFA, après plusieurs années au sein de l’Independant Women’s Football League (IWFL). La IWFL compte pour sa part 16 équipes.

Dans les deux cas, on parle de ligues sans but lucratif, qui tentent tant bien que mal de promouvoir le football féminin, malgré des moyens financiers restreints et une visibilité médiatique bien mince, lorsqu’elle n’est pas inexistante.

La ligue de football féminine qui est probablement la plus connue demeure la Legends Football League (LFL) : des matchs sont diffusés à la télévision et des commanditaires endossent la ligue. Or cette dernière se démarque par l’uniforme des joueuses : elles portent de la lingerie, de légères épaulettes et un casque de hockey, alors qu’elles jouent véritablement au football, ce qui implique des contacts physiques violents répétés avec un uniforme qui n’est absolument pas conçu pour la chose.

Ironie du sort, même si la LFL connait un certain succès, ses joueuses ne sont presque pas payées. En 2015, on apprenait qu’elles ne bénéficiaient pas de salaire de base, leur revenu dépendant des entrées aux guichets, ce qui signifiait au final un revenu équivalent à environ 8 $ de l’heure.

Dans ces circonstances, l’obtention d’une bourse par Becca Longo tient presque du miracle. Espérons maintenant qu’elle se taille une place avec l’équipe et, surtout, qu’elle ne soit que la première d’une longue lignée.

Parce que oui, les filles savent jouer au football!



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