Bye Bye Blatter

En bons journalistes que nous sommes chez Balle Courbe, nous avons écouté avec une concentration inébranlable le discours « d’adieu » de l’énigmatique Sepp Blatter, figure de proue des scandales de la FIFA au cours des dernières semaines.

Pour votre bénéfice – et notre plaisir – nous avons soulevé quelques perles de ce discours. Rapplons-nous, avant de poursuivre, que la réélection dudit Blatter était à la fin de la semaine dernière, vendredi, il n’a donc pas eu des semaines et des semaines afin de prendre du recul et se « retirer dignement ».

Bref, place aux extraits du discours.

«I felt compelled to stand for re-election, as I believed that this was the best thing for the organisation. That election is over but FIFA’s challenges are not. FIFA needs a profound overhaul. »

Dans la Logique Blatter, tenir une réélection quelques jours avant de démissionner pour être un agent de changement est un pas conséquent vers l’avant. C’est un peu comme déménager une vieille commode en bas d’un 2e étage simplement pour la mettre au chemin une fois rendu au nouvel appartement de votre choix. Logique implacable.

«While I have a mandate from the membership of FIFA, I do not feel that I have a mandate from the entire world of football. »

À la surprise de tous, Blatter est encore lucide.

«For years, we have worked hard to put in place administrative reforms, but it is plain to me that while these must continue, they are not enough. »

Toujours dans la Logique Blatter, les réformes administratives existent. Elles cohabitent avec l’Anarchie consentante et la Rebellion cordiale. Pour vous faire une image plus claire, c’est pas mal plus passif que la Révolution tranquille.

«I have fought for these changes before and, as everyone knows, my efforts have been blocked. This time, I will succeed. »

Sepp Blatter, dans le fond, c’est Batman. Il veut vraiment d’une justice sociale et il se bat corps et âme pour l’accomplir… mais des pas fins lui bloquent le chemin. Pauvre petit-pite.

« What matters to me more than anything is that when all of this is over, football is the winner. »

Pour être clair, dans la Logique Blatter, Football = $$$. Donc, quand il dit que le football (soccer) est le grand gagnant, c’est plutôt une façon détournée de dire qu’il pourra se payer une grasse retraite aux îles Caïmans en regardant des joueurs et des ouvriers mourir de chaud au Qatar lors de la Coupe du monde de 2022.

Tirer sa révérence n’aura jamais été aussi peu révérencieux. Sepp, un homme unique à ne plus jamais imiter.

Sérieusement.

L’intégral du discours se trouve ici, pour les curieux.