Paola Schietekat Sedas

Depuis l’annonce de la présentation de la Coupe du monde de la FIFA au Qatar en 2022, les controverses entourent le projet en raison des conditions de travail dangereuses des employés dans cette région du Moyen-Orient.

Qui plus est, les politiques et les droits et libertés au Qatar ne sont pas au diapason du reste du monde et les exemples sont de plus en plus nombreux à un peu plus de six mois de la Coupe du monde qui se déroulera en novembre, exceptionnellement, en raison des températures extrêmement chaudes l’été au Qatar (une autre raison rendant cette destination discutable par le comité de sélection corrompu de la FIFA, mais ça c’est un autre dossier).

Pour faire une longue histoire courte, présenter une Coupe du monde au Qatar, c’est un peu comme tourner un épisode d’un Souper presque parfait au Camp de Guantánamo.

Voici une autre histoire sordide en provenance du Qatar qui nous donne envie de boycotter la plus grande fête du soccer.

Un rêve brisé au Qatar

La Mexicaine Paola Schietekat Sedas a partagé, dans une lettre ouverte, son épouvantable expérience alors qu’elle était à l’emploi du Supreme Committee for Delivery and Legacy, un organisme chargé d’organiser la Coupe du monde 2022.

Alors qu’elle résidait à Doha pour son travail, en 2021, elle a été victime d’un viol de la part d’un homme qu’elle considérait comme un ami et elle a suivi la procédure afin de porter plainte auprès des autorités locales. Après avoir porté plainte, la victime a été confronté par la police à son agresseur alors qu’on prétendait qu’elle était en relation avec l’homme qu’elle accusait de viol. Disons qu’elle ne s’attendait pas à ce genre de revirement de situation.

Dans sa lettre ouverte, la Mexicaine dénonce le traitement des autorités qataries, qui non seulement n’ont pas su la protéger de l’agression présumée, confirmée par un certificat médical, mais surtout parce qu’elles l’ont accusée d’une liaison extraconjugale, ce qui, au Qatar, est passible de sept ans de prison et, dans certains cas, de 100 coups de fouet.

Pour résumer, madame Schietekat dénonce son agresseur à la police avec les meilleures preuves qu’elle peut assembler et elle en ressort avec des accusations de liaison extraconjugale et un risque d’être emprisonnée et fouettée.

La situation est tellement absurde que la dame a quitté son emploi de rêve ainsi que le Qatar afin d’éviter les représailles de la justice dans un dossier où, on vous le rappelle, elle est la victime.

Pire encore, un avocat lui aurait recommandé de se fiancer avec son agresseur afin d’éviter les accusations. Proposition qu’elle a évidemment refusée parce que, inutile de vous le rappeler, elle a été la victime d’un viol par ce même agresseur qui, aux yeux de la justice, est son conjoint.

Pour ce qui est de l’accusation de viol déposée devant les autorités, l’affaire a été classée sans suite en raison de la défense de l’accusé et « parce qu’il n’y avait pas de caméras pour prouver l’agression ».

Ça, c’est le Qatar. Le lieu sélectionné par la FIFA pour montrer toute la beauté du foot à la planète. Le lieu qui aura d’énormes retombés économiques malgré les morts et les droits élémentaires bafoués.

Difficile de ne pas être cynique devant autant de bêtises humaines.



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