Depuis plusieurs semaines, Bryce Harper des Anciens-Expos de Washington (pense pas qu’on va jamais en revenir… en tout cas, Denis est sur le cas) domine le baseball majeur et ce, à seulement 22 ans. Cet article démontre à quel point ses performances sont démentielles et ébranlent les fondements mêmes du sport.
Il serait surprenant qu’il maintienne cette production offensive sur une saison entière (tout en conservant sa superbe chevelure), mais cela m’a donné l’idée de monter un Top 4 des athlètes qui, à cause de leur domination, ont forcé un changement dans les règlements de leurs sports.

Bob Gibson
Photo : Getty images
En 1968, les lanceurs dominaient le baseball majeur, mais la saison de Bob Gibson est dans une classe à part alors qu’il réussit 13 jeux blancs et maintient une moyenne de points mérités de 1,12.
La question s’est alors posée : comment ralentir les performances des lanceurs ? Les réponses étaient moins évidentes. En leur sectionnant tous les tendons du bras ? En les amputant de quelques doigts ?
Finalement, les autorités décidèrent de s’en remettre à un raisonnement plus scientifique en abaissant le monticule de 15 à 10 pouces (ce qui amenuise la vélocité des lancers) et en réduisant la zone de prises des frappeurs.
Pas fou, mais beaucoup moins attirant pour les fans d’horreur gore.

Boom Boom Mancini
Photo : non attribuée
Jusqu’au début du vingtième siècle, il existait plus ou moins de règlements sur la durée des combats de boxe. Puis, au début des années 40, il est devenu la norme de limiter les combats de championnats à 15 reprises de 3 minutes, ce qui demeure encore en masse de temps passé à se tapocher dessus.
Il a fallu un évènement tragique afin de réduire davantage la durée des duels.
Le 13 novembre 1982, le champion léger Ray «Boom Boom» Mancini a affronté son aspirant obligatoire WBC, le Coréen Duk Koo Kim. Au bout d’un carnage durant 14 rounds, Kim se fait passer le KO. Il sombrera dans le coma quelques instants après pour finalement mourir quatre jours plus tard à l’hôpital.
En 1983, la WBC décide de limiter ses combats à un maximum de 12 reprises, une mesure qui sera imitée par les autres principales organisations.
Le documentaire The Good Son relate avec beaucoup de délicatesse les après-coups de cette tragédie.

Martin Brodeur
Le gardien emblématique des Blues de St-Louis est possiblement le meilleur de l’histoire du hockey. Il excellait devant le filet, mais il était carrément extraordinaire en possession de rondelle loin de son but, un atout de taille pour le fameux système de la trappe pratiqué à outrance dans les années 90, début 2000.
Il est aussi le seul gardien à avoir marqué trois buts au cours de sa carrière, ce qui fait de lui un (presque) meilleur marqueur que son ex-coéquipier Scott Gomez.
En 2005, la LNH a décidé de limiter la zone où les gardiens pouvaient manier la rondelle à l’extérieur de leur but, un règlement officieusement appelé «The Brodeur Rule».

Kareem Abdul-Jabar
Photo : Getty images
Les centres au basketball mesurent souvent plus de 7 pieds. Doublé au talent, ce physique atypique peut forcer des changements de règles afin d’équilibrer les chances.
George Mikan a fait reculer la ligne de lancers-francs, Darryl Dawkins a rendu illégal le bris d’un panier après un dunk excessif (ce que Shaq n’avait visiblement pas compris au début de sa carrière) et Wilt Chamberlain a redéfini la polygamie (de son vivant, il attestait avoir couché avec plus de 20 000 femmes).
Cependant, Kareem Abdul-Jabar reçoit la palme puisqu’il a carrément fait interdire les dunks alors qu’il jouait pour UCLA dans la NCAA. Tant pis pour ses futurs adversaires, puisque ce changement dans son jeu lui a permis de développer son célèbre «sky hook».
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