Le baseball, pour moi, c’est les Expos. C’est Youppi quand y’était drôle et qu’il avait rapport. C’est les cartes collections avec une gomme à mâcher pas mâchable et les faces de Jackie Brown, Gary Carter ou Tom Foley (que j’espérais qu’y’était mon père, ben non, ça d’l’air que non.)
La plupart du temps, j’préfère les sports à la télé que sur place. Parce qu’on voit fuck all, la bière goûte la pisse à 10 piasses et j’me retrouve invariablement collée par de quoi de gluant sur mon fond de culotte. Mais au baseball, y’a rien comme être sur place. L’atmosphère sens la vaseline pis le tabac à chiquer. «Take me out to the ball game; take me out with the croooowd! » Ok, j’vas me calmer la nostalgie, mais faut comprendre que les Expos au Stade, c’tait cool, pis ça me manque.
Sans ça, je m’en tape comme de mon premier Jill strap. Y’a tout ce que j’aime pourtant : des gars qui crachent à terre, qui s’pognent la poche, qui s’tapent sur le cul en faisant oui de la tête. Mais, rien à faire, j’trouve ça plate. Le catcher a beau faire aller ses doigts en face de son scrotum, le lanceur a beau se déboîter le socket d’épaule pour aller spiner la balafrée jusque dans la mite de l’autre, j’trouve ça dull. Le frappeur a beau cogner la balle avec le «ting!!» si particulier d’un coup de circuit qui va flyer jusque dans la face d’un fan peinturluré, j’arrive pas à étouffer un bâillement.
P’t’être parce que y’a plus autant de défi qu’avant? Aujourd’hui Joe Dimaggio se ferait manger tout rond par un Justin Morneau ou un Éric Gagné. Babe Ruth aurait l’air d’un anorexique à côté de n’importe quel pee wee de 13 ans. J’dis pas que les stéroïdes gâchent un peu mon fun dans les sports, mais je l’écris.
Si j’étais japonaise, ce serait pas un problème, j’aimerais ça comme une ostifie de folle le baseball. «Go, go, Kôshien!! Hi, hi, hi, hi!! Arigato! » Mais, tsé, j’capoterais aussi sur le bubble tea pis la porn weird, fait que…
Malgré tout, je demeure fidèle au baseball. Parce qu’à chaque fois que je me remets d’une cuite, y’a rien de meilleur que d’écouter une game. La monotonie de la voix des analystes, mêlée à la lenteur du jeu, me berce doucement tandis que je m’assoupis, en boule, sur le sofa. Et là, je rêve que Rodger Brûlotte me recouvre de ma douillette en murmurant : «Bonsoir… elle est partie…»
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