Aux Jeux olympiques de Séoul, en 1988, tout le monde a les yeux tournés vers le plongeur américain Greg Louganis.
Gagnant de l’or à la fois au tremplin de 3 mètres et à la tour aux Jeux de Los Angeles, en 1984, ses performances des derniers mois laissent croire qu’il pourrait répéter l’exploit, et devenir le premier plongeur à conserver son titre olympique à deux épreuves.
Il faut dire que sa carrière a commencé en lion : aux Championnats du monde de 1982, il avait déjà marqué l’histoire en enregistrant des notes parfaites de la part de tous les juges, une première en compétitions internationales.
Alors la pression est grande, en 1988. Mais voilà, le 19 septembre 1988, lors du tour préliminaire du tremplin de 3 mètres, sa tête heurte violemment le plongeoir.
Voici la vidéo. Attention, des maux de tête persistants peuvent être ressentis après son visionnement.
Il sort de l’eau, exécute son plongeon suivant avec brio et réussit à se qualifier pour le prochain tour. Vous l’aurez deviné, malgré une sévère commotion cérébrale Eugenie-dans-le-vestiaire-style, il brille en finale et remporte l’or avec une avance considérable sur son plus proche compétiteur.
Puis, à la tour, il répète l’exploit (pas celui de survivre à une tête fracassée, là) et rafle encore une fois l’or, surtout grâce à un dernier plongeon particulièrement difficile.
Sa ténacité malgré la blessure et l’excellence de ses plongeons font le tour du monde. Or, quelques années plus tard, l’incident fera encore jaser, mais pour d’autres raisons.
En 1995, Greg Louganis révèle qu’il est homosexuel et séropositif, une condition qu’il connait depuis le début de 1988. Donc, lorsque sa tête fracasse le tremplin et qu’il saigne abondamment dans la piscine, il sait qu’il est porteur du VIH, mais il n’avise pas les autorités olympiques. Une décision qui lui sera reprochée vivement, même si jamais le VIH n’aurait pu se transmettre aux autres plongeurs dans des litres d’eau saturés de chlore.
Sauf qu’à cette époque, la maladie est pas mal moins connue que maintenant. Tous ses commanditaires, sauf l’équipementier Speedo, le laissent tomber.
Greg Louganis consacre depuis sa vie à tenter d’informer les gens sur le VIH-SIDA, en plus d’être un porte-parole particulièrement influent pour la cause LGBTQ+.
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