Cette série d’articles vous présentera quelques équipes sous-estimées qui pourraient étonner en cette saison 2017-2018 dans la LNH.
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Oui oui, vous avez bien lu. Les Hurricanes de la Caroline.
Je sais, je sais, ils ne se sont pas qualifiés pour les éliminatoires depuis 8 ans (la plus longue disette du genre dans le circuit). Non, personne ne parle d’eux. Non, ils ne forment pas une équipe très sexy. Oui, la plupart des habitants de Raleigh ne connaissent rien au hockey, à tel point que les règlements sont encore affichés à l’écran central avant les matchs, et ce, vingt ans après l’arrivée des Canes en ville. Non, ils ne comptent aucune future vedette de la trempe des McDavid, Matthews ou Eichel.
Malgré toutes les raisons de ne pas y croire, je suis convaincu que les Hurricanes de la Caroline s’avéreront l’équipe surprise de l’année dans la LNH. Leur alignement rempli de jeunes talentueux et le travail du DG Ron Francis m’enthousiasment tellement que je parierais un vieux deux (oui oui, en papier) et même ma collection de Pogs (avec les slammers) qu’ils participeront aux séries éliminatoires en avril prochain.
Voici pourquoi.
1- L’arrivée de Scott Darling
Certes, tout comme Cam Talbot à son arrivée avec les Oilers il y a deux ans, Scott Darling connaîtra de bons et de moins bons moments, devra s’ajuster au fil de la saison à une plus grande charge de travail ainsi qu’à une plus grande pression sur ses épaules.
Toutefois, sa fiche victorieuse de 18-5-5, combinée à son pourcentage d’arrêt de 0,924 (qui le place à égalité au 4e rang parmi les gardiens ayant pris part à au moins 30 matchs en 2016-17), laissent croire qu’il est prêt à passer à la prochaine étape dans sa carrière. Ses performances ont sans aucun doute convaincu Ron Francis, qui lui a accordé un contrat de 4 ans et 16,6 millions cet été. Et, qu’on se le tienne pour dit, même s’il devait connaître une baisse de régime, ce sera facile pour Darling de surpasser le travail de Cam Ward, méconnaissable depuis 5 ans, et dont le pourcentage d’arrêts de 0,905 le plaçait l’an dernier au 37e rang dans la LNH, toujours parmi les gardiens ayant participé à 30 matchs ou plus.
Il est donc clair, à mes yeux, que le filet des Canes sera nettement mieux gardé cette saison.
2- Une défensive sous-estimée
Tranquillement, le mot se passe, le secret s’évente : la jeune défensive des Hurricanes, dont aucun des six premiers défenseurs n’est âgé de plus de 26 ans, n’est vraiment pas piquée des vers. À un point tel que plusieurs analystes l’incluent à leur liste des cinq meilleures brigades défensives de la LNH.
Cela peut étonner, mais quand on s’y attarde, on voit tout de suite pourquoi. Justin Faulk est un défenseur offensif de premier plan, un spécialiste de l’avantage numérique capable de marquer des buts (il en a compté 15 ou plus à ses trois dernières saisons) et de jouer plus de 20 minutes par match. Noah Hanifin, sélectionné au 5e rang du repêchage de 2015, est l’un des meilleurs jeunes défenseurs de la ligue. Fort de ses 6 pieds 3 et déjà fiable défensivement, il a en plus de belles habiletés offensives, comme le démontre sa production de 29 points à seulement 19 ans. Jaccob Slavin, qui ne restera pas bien longtemps un nobody dans le monde du hockey, est un patineur explosif, doté de belles habiletés dans les deux sens de la patinoire, comme le montrent son différentiel de +23 et ses 34 points, obtenus l’an dernier à sa deuxième saison dans le circuit Bettman. S’ajoutent ensuite à ce trio de tête le robuste et très fiable Brett Pesce, qui a déjà deux saisons complètes derrière la cravate à seulement 22 ans, et Trevor Van Riemsdyk, un jeune vétéran de 26 ans ayant remporté deux championnats avec les Hawks.
Outre les Flames, les Blues et les Predators, peu d’équipes comptent sur un top cinq aussi solide cette saison.
3- Une attaque en pleine expansion
Tout comme leur défensive, l’attaque des Hurricanes compte principalement sur de jeunes joueurs en pleine ascension.
Puisque Jeff Skinner compte 497 matchs d’expérience en LNH, on peut facilement oublier qu’il n’est âgé que de 25 ans. Leader offensif de son escouade, il revient de sa meilleure saison tant au niveau des buts (37) et des points (63). Rien ne dit qu’il ne profitera pas du retour en force de la Caroline pour se surpasser une fois de plus cette année. Après lui, ce sont surtout Teuvo Teravainen (23 ans), Elias Lindholm (22 ans), Victor Rask (24 ans) et Sebastian Aho (20 ans) qui devront produire avec régularité. Si tous ces joueurs ne le feront peut-être pas en même temps cette année, ils ont tous la capacité de produire 20 buts et 50 points.
C’est un noyau très intéressant d’espoirs offensifs, autour duquel les Canes pourront bâtir pour de nombreuses années.
4- Une petite touche de Blackhawks
Cet été, Ron Francis a pris des mesures pour que sa très jeune escouade gagne en expérience et en leadership. Plutôt que de se contenter d’ajouter de vieux routiers sur le déclin, il s’est tourné vers une autre stratégie, qui en a fait sourciller plusieurs : faire le plein de jeunes vétérans ayant remporté la Coupe avec les Hawks.
En plus de Trevor Van Riemsdyk et de Scott Darling, le spécialiste défensif Marcus Kruger s’est joint aux rangs de la Caroline suite à un échange avec Las Vegas. Les Hurricanes compteront donc dans leurs rangs cinq anciens des Hawks, si l’on considère aussi Joakim Nordstrom et Teuvo Teravainen, qui avaient déjà été acquis au cours des dernières années.
Cette petite touche de Blackhawks leur apportera peut-être le mordant, le leadership, l’expérience des grandes occasions qui leur manquaient cruellement depuis quelques saisons.
5- Le vieux loup à Williams
La cerise sur le sundae ? L’ajout de Justin Williams.
Surnommé Mr. Game 7 en raison de ses performances époustouflantes en telle situation (il détient un record de la LNH, avec 14 points en match #7), l’Ontarien de 36 ans apportera à son équipe un bagage d’une valeur inestimable, comme en témoignent ses 140 matchs d’expérience en séries éliminatoires et ses 3 coupes Stanley. Oh, et, juste comme ça, malgré son âge, il ne ralentit pas, avec 46 buts marqués à ses deux dernières saisons.
Un bon vet’, un vieux loup de mer qui en a vu d’autres, Williams pourrait s’avérer la clé du retour en force des Hurricanes en 2017-18.
Et vous, parieriez-vous tous vos Pogs (et vos slammers) que la Caroline prendra part aux prochaines séries éliminatoires ?
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