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Cette série d’articles vous présentera quelques équipes sous-estimées qui pourraient étonner en cette saison 2017-2018 dans la LNH.

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Cette saison, les habitants de Winnipeg, véritable mouroir de l’âme, ville aux mille platitudes s’il en est une, pourraient être la proie d’émotions fortes ou, pire encore, voir leur rythme cardiaque s’accélérer, porté par de violentes palpitations, si comme je le crains, les Jets devaient se qualifier pour les séries éliminatoires.

Voici pourquoi je crois, à contre-courant de bien des analystes, que les Manitobains devraient pouvoir troquer leurs excitants casse-têtes 3D pour un peu de  hockey printanier en avril prochain.

Patrik Laine

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Oui, Patrik Laine est une raison en soi. Probablement la plus importante de toutes. Ses 36 buts et 64 points en 73 matchs ont déjà de quoi le classer parmi les futures étoiles du circuit Bettman, aux côtés des McDavid, Eichel et Matthews. Or, quand on considère qu’il n’était, en 2016, âgé que de 18 ans, qu’il n’avait alors jamais joué autant de matchs au cours d’une même saison et qu’il a dû s’adapter au style de jeu nord-américain, on réalise que son potentiel est quasiment illimité.

Plusieurs prévoient qu’il devra bientôt trouver conseil auprès d’Ovechkin pour le choix d’une tablette assez solide pour aligner de nombreux trophées Maurice Richard dans son salon. Difficile de leur donner tort, puisqu’au rythme auquel il produisait l’an dernier, s’il n’avait pas manqué 9 matchs, il se dirigeait vers une récolte de 40 buts. Le meilleur est à venir, croyez-moi.

Un quatuor de premier plan et une profondeur enviable

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La saison dernière, les Jets comptaient dans leurs rangs 4 des 30 joueurs les plus productifs du circuit Bettman.

À sa quatrième année, Mark Scheifele a enfin rempli ses promesses, terminant au 7e rang de la ligue avec 32 buts et 82 points. De son côté, Blake Wheeler s’est classé 11e, surpassant le plateau des 70 points pour une deuxième saison consécutive. Arrivent ensuite, à égalité au 30e rang, Patrik Laine, dont je viens de faire l’éloge, et Nikolaj Ehlers. Déjà reconnu comme l’un des plus rapides patineurs de la planète, le Danois en a surpris plus d’un en marquant 25 buts et en amassant 64 points à seulement 20 ans.

À ce quatuor de tête s’ajoutent plusieurs autres joueurs productifs : Bryan Little qui se dirigeait vers une campagne de 65 points avant sa blessure ; Kyle Connor, une recrue prometteuse qui avait dominé la NCAA en 2015-2016 avec 71 points en 38 parties, et Mathieu Perreault, qui devrait monter les marches de l’Oratoire Saint-Joseph et prier pour jouer un jour une saison complète, lui qui aurait aisément surpassé le plateau des 50 points s’il n’avait pas raté 17 matchs.

En vertu de la jeunesse de son noyau à l’attaque, dont aucun membre n’est âgé de plus de 30 ans, la brigade offensive des Jets est selon moi capable de faire encore mieux cette saison. Sachant qu’elle était la 7e plus productive de la LNH l’an dernier, disons que c’est de bon augure.

Une défensive améliorée « à l’interne »

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Classée au 27e rang pour les buts contre et 26e sur le désavantage numérique, la défensive a été tout simplement lamentable à Winnipeg la saison dernière. Va-t-elle soudainement se classer parmi les meilleures de la ligue ? Certainement pas. Or, il y a tout de même de bonnes nouvelles pour les Jets.

La première, c’est le développement de Jacob Trouba qui, après être ressorti de pénibles négociations qui lui ont fait manquer le début de la saison, a livré la marchandise, avec une récolte de 33 points en seulement 60 parties. À 23 ans, il a déjà 271 matchs d’expérience derrière la cravate. Le meilleur est à venir dans son caset je crois qu’une production de 45 à 50 points est tout à fait envisageable pour lui dès cette année.

La deuxième, c’est le retour de Tyler Myers, qui a recouvré la santé après n’avoir manqué rien de moins que 71 parties en 2016-2017. Bien qu’il ne soit jamais devenu l’arrière étoile que plusieurs attendaient, il demeure un arrière mobile, physique, doté de bonnes habiletés avec la rondelle.

Et finalement, la troisième, mais non la moindre : la touche de Dustin Byfuglien. À 32 ans, l’arrière a amassé plus de 50 points pour une cinquième fois en carrière, se classant au 6e rang parmi les défenseurs avec 52 points, en plus de se démarquer par son implication physique. Pugiliste à son heure, le dix-huit roues de 6 pieds 5 et 260 livres a amassé plus de 100 minutes de punitions pour une 3e saison consécutive. Aucun signe de ralentissement, dans son cas.

L’arrivée de Steve Mason

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On ne se le cachera, la saison dernière n’a pas été de tout repos pour Mason, qui a enregistré ses pires statistiques depuis 2012-2013. Sa baisse de régime se voit parfaitement au niveau de son pourcentage d’arrêts. Celui-ci avait chuté à 0,908, après avoir oscillé les trois saisons précédentes entre 0,917 et 0,928, des résultats très satisfaisants considérant que les Flyers sont loin d’être réputés comme une puissance défensive. Or, un changement d’air pourrait lui être salutaire, lui permettre de retrouver sa forme et de jouer au niveau d’un véritable gardien partant dans la LNH.

Les performances de Mason dicteront le destin des Jets. S’il offrait des performances simplement moyennes, ils seraient assurément de la danse du printemps. En effet, l’équipe manitobaine a récolté 40 victoires en 2016-2017, n’a manqué les séries que par 7 petits points, et ce malgré le fait que ses gardiens se soient classés au 28e rang du circuit pour le pourcentage d’arrêts à 5 contre 5. Cela en dit beaucoup sur la puissance offensive du club, mais aussi sur les performances lamentables du duo Hellebuyck-Hutchinson l’an passé, qui ne seront vraiment, mais vraiment pas dures à battre.

L’effet Mason sur Connor Hellebuyck

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L’autre effet que pourrait avoir Mason ? Soulager Connor Hellebuyck, qui a démontré des signes de fatigue l’an passé, offrant des performances en dents de scie et terminant l’année avec des statistiques catastrophiques. À seulement 24 ans, un très jeune âge pour un cerbère dans la LNH, il bénéficiera amplement des deux années de contrat de Mason, en profitera pour apprendre auprès d’un vétéran aguerri, fort de 463 parties en LNH.

En partageant les départs davantage cette année, il pourra s’améliorer sans avoir à vivre avec la pression qui accompagne le poste de numéro un. Son pourcentage d’arrêts de 0,917 en 26 matchs lors de la saison 2015-2016 semble indiquer qu’une charge de travail réduite lui convient peut-être davantage à ce stade-ci de sa carrière.

À votre avis, les cardiologues du Manitoba devront-ils se préparer à une hécatombe au printemps 2018 ?



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