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Cette série d’articles vous présentera quelques équipes sous-estimées qui pourraient étonner en cette saison 2017-2018 dans la LNH.

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Contrairement aux deux dernières équipes dont j’ai traité (les Jets et les Hurricanes), je suis loin d’être convaincu que les Sabres prendront part aux séries éliminatoires le printemps prochain. Néanmoins, à bien y penser, ils conviennent parfaitement à la thématique : le verbe « pourraient » est au conditionnel et il faut bien que leur succès soit improbable pour qu’ils puissent surprendre.

Ainsi, bien que je comprenne votre éventuel scepticisme, voici pourquoi je pressens que les Sabres surprendront la LNH, qu’ils ne seront pas une proie facile comme nous y avons été habitués depuis leur dernière participation aux éliminatoires, en 2010-2011.

1- La montée en force de Jack Eichel

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Bill Wippert/NHLI via Getty Images

Cette saison pourrait bien être celle de l’éclosion de Jack Eichel. L’an dernier, il était déjà le meilleur pointeur de sa formation, et ce malgré une absence de 21 matchs en raison d’une blessure. Son rythme de 57 points en 61 parties l’aurait mené vers une production de 76 points en une saison complète, un excellent présage pour un joueur âgé de seulement 20 ans.

Petite (ou grosse) motivation supplémentaire : s’il performe à la hauteur de son talent, Eichel pourrait faire sauter la banque à l’été 2018, puisqu’il sera alors joueur autonome avec restriction. S’il parvient à demeurer en santé, je prédis que le prodige américain passera au prochain niveau, devenant ainsi le moteur offensif principal des Sabres et l’un des dix meilleurs pointeurs du circuit.

Rien de moins.

2- Un nouvel entraîneur idéal

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Bruce Bennett/Getty Images

L’an dernier, le jeu défensif des Sabres les a littéralement coulés. Ils étaient bons derniers pour le nombre de tirs par match que décochaient leurs adversaires, leur unité de désavantage numérique était la 6e plus lamentable du circuit, et ils se sont classés 21e pour le nombre total de buts accordés. En gros, ça allait « mal à shop ».

Or, l’arrivée de Phil Housley, leur nouvel entraîneur-chef, pourrait rapidement changer la donne. Le légendaire ex-défenseur, membre du Temple de la renommée et auteur de 1232 points en carrière, était. depuis 2013, assistant-entraîneur chez les Predators. Plus précisément, il était assigné auprès des défenseurs de l’équipe. Les récentes séries nous ont révélé, à Nashville, l’une des brigades défensives les plus talentueuses, mais aussi les mieux préparées de la LNH et le travail d’Housley a été maintes fois louangé par ses pairs pour expliquer ces succès.

Sans dire qu’il fera des miracles, son effet sur la défensive des Sabres devrait donc être positif et immédiat.

3- Une brigade défensive améliorée

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Bill Wippert/NHLI via Getty Images

Housley n’aura pas à lui seul la charge de remettre la défensive sur pieds, car il aura entre les mains un personnel amélioré.

Marco Scandella, un défenseur mobile, fiable défensivement et fort d’une expérience de 373 matchs à seulement 27 ans, débarque du Minnesota suite à un échange. Il est souvent mentionné par les experts quand vient le temps de parler des arrières les plus sous-estimés de la ligue, mais il aura, à Buffalo, la chance d’occuper un rôle de premier plan.

Rasmus Ristolainen, âgé de 22 ans, est le meilleur espoir défensif de Buffalo, et connaît une progression constante tant offensivement (45 points en 2016-17) que défensivement, où il apprend tranquillement à utiliser sa charpente de 6 pieds 4 à bon escient dans son territoire.

Nathan Beaulieu, acquis des Canadiens au printemps, est inconstant, mais il demeure un arrière rapide et talentueux. Sa contribution offensive augmente d’ailleurs chaque saison (9, 19, 28 points ces trois dernières années) depuis son arrivée dans le circuit Bettman. Il devrait, au minimum, dans un rôle limité à celui de 5e ou 6e défenseur, effectuer un meilleur boulot que Cody Franson (un joueur fini), Dimitry Kulikov (une immense déception) ou Taylor Fedun (qui ça? C’est un peu ça le point…).

4- Beaucoup de profondeur à l’attaque

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Bill Wippert/NHLI via Getty Images

Outre Jack Eichel, Buffalo compte sur une belle profondeur à l’attaque. Vous êtes sceptiques ? Malgré les 21 matchs d’absence du jeune prodige, le jeu de puissance des Sabres s’est classé premier de la LNH l’an dernier.

Qui sont donc les responsables de cette étonnante productivité ? Le vétéran Ryan O’Reilly est louangé pour l’aspect défensif de son jeu, mais inscrit 55 points ou plus par an (il l’a fait à ses 5 dernières saisons complètes). Kyle Okposo, un avant de premier plan, est capable de produire de 60 à 70 points par an lorsqu’il est en santé. Evander Kane, qui a beau avoir l’une des personnalités les plus détestables qui soient, a marqué 28 buts en 70 parties l’an dernier (le fait qu’il en est à sa dernière année de contrat devrait, comme Eichel, lui fournir une motivation supplémentaire). Enfin, dans l’ombre d’Eichel, Sam Reinhart. Âgé de 21 ans, sélectionné 2e au total à l’encan de 2014, il devrait vraisemblablement passer à la vitesse supérieure, après avoir amassé 42 et 47 points ces deux dernières années.

Avec un tel groupe de tête pour mener la charge, Buffalo ne devrait plus avoir besoin d’espérer que le très lent Matt Moulson renaisse de ses cendres; une excellente nouvelle en soi.

5- Robin Lehner, le sous-estimé

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John Crouch/Icon Sportswire via Getty Images)

À 26 ans, Robin Lehner est encore loin d’avoir atteint son plein potentiel. Souvent ralenti par les blessures, il n’a pas connu une progression aussi rapide que prévue, mais quand on observe de près ses statistiques de la saison dernière, on remarque qu’il a peut-être « tourné le coin ».

En effet, bien qu’il se soit fait « poivrer » à longueur de soirée (revoir si nécessaire la statistique des tirs accordés, au point 2), Lehner s’est très bien tiré d’affaire, maintenant un pourcentage d’arrêts de 0,920 en 59 parties. Ce rendement le place au 6e rang parmi les gardiens ayant pris part à plus de 50 matchs, devant plusieurs cerbères réputés, dont Pekka Rinne, Corey Crawford, Cam Talbot et Tuukka Rask.

Si, comme je le crois, la défensive de Buffalo gagne en efficacité sous les ordres de Housley, cette année pourrait être la bonne pour le Suédois : celle où il se hisse enfin parmi les meilleurs de sa profession.

6- Un retour inattendu, mais opportun

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Jeanine Leech/Icon Sportswire via Getty Images

La petite épice spéciale du chef, chez les Sabres ? Le retour de son ancien capitaine, Jason Pominville. Le Québécois de 34 ans n’est plus la bougie d’allumage qu’il était jadis, a perdu de sa vitesse et n’atteindra vraisemblablement plus jamais le niveau de performance de ses belles années, lors desquelles il a amassé plus de 60 points à six reprises.

Or, il faut voir plus loin que les chiffres (bien que sa récolte de 47 points l’an dernier soit plus que respectable), car c’est surtout par son expérience et son attitude exemplaire qu’il contribuera aux succès de son équipe. Les trois jeunes piliers de la concession (Eichel, Reinhart, Ristolainen) auront tout à gagner à côtoyer ainsi un vétéran, un leader aussi respecté que Pominville qui, en plus, a déjà connu beaucoup de succès à Buffalo, longtemps avant leur arrivée dans le circuit.



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