La victoire de l’Impact de Montréal ce samedi contre le méchant Kaká d’Orlando dans un Stade Saputo plein à craquer ainsi que la victoire du Canada en huitième de finale de la Coupe du monde féminine a certainement permis de donner la fièvre du soccer à un grand nombre de Québécois qui, jusqu’ici, ne s’intéressaient qu’à la puck noircie, à la balle molle (mais dure) et au ballon ovale dégonflable.
Profitons de cette miraculeuse hype pan-nationale pour expliquer ce qu’est la Copa América à ces recrues du ballon rond noir et blanc.
C’est quoi, la Copa América?
Vous connaissez probablement l’Euro, ce tournoi qui se déroule, vous l’aurez deviné, en Europe. Ce dernier est un peu comme la Coupe du monde, mais européenne, c’est-à-dire que les pays du vieux continent s’affrontent pour gagner ce prestigieux tournoi continental. La Copa América, c’est ça, mais en Amérique du Sud. Les géants que sont le Brésil, l’Argentine et l’Uruguay affrontent donc les pas pires Chiliens, les surprenants Péruviens, ainsi de suite.
12 pays y participent, mais il y a 13 pays sud-américains. Pourquoi?
Bien vu. En fait, le Suriname, la Guyane française et la Guyane pas française ne sont pas membres du CONMEBOL, l’équivalent CONCACAF-ien ou UEFA-ien de l’Amérique du Sud. Leur non-inscription serait due au fait que ces trois pays sont culturellement beaucoup plus rapprochés des Caraïbes que de l’Amérique du Sud.
Ok mais, pourquoi le Mexique et la Jamaïque jouent dans ce tournoi?
Excellente question. Puisque la CONMEBOL ne compte que 10 pays membres, il est difficile d’organiser un tournoi à bracket avec un nombre aussi incongru d’équipes. La fédération invite donc des amis à participer. C’est un peu comme quand t’invites tes voisins à jouer à ton tournoi de FIFA 14 parce que t’as pas envie d’affronter ton ami Francis à chaque match (salut Frank).
D’ailleurs, les pays invités varient d’année en année, excepté le Mexique, membre (genre) permanent de la Copa América depuis 1993. Il y a quatre ans, c’était le Costa Rica et lors de l’édition précédente, ce fut les États-Unis.
Est-ce que c’est la même chose que la Copa Libertadores?
Pas du tout. Cette dernière est l’équivalent de la Ligue des champions, mais pour l’Amérique du Sud. Ce sont donc des clubs qui s’y affrontent, du genre San Lorenzo ou Boca Juniors, alors que la Copa América, ce sont les pays, du genre le Brésil et l’Argentine. La fédération organisatrice est la même, mais les équipes qui y participent, non.
Ok, je commence à comprendre. Mais pourquoi il y aura une édition spéciale aux États-Unis l’an prochain?
La Copa América Centario célébrera 100 ans de soccer en Amérique du Sud, et ce … aux États-Unis. Est-ce un move spécial rétro-futuriste de Jack Warner pour apaiser les enquêtes du FBI contre la FIFA? À suivre. Mais pour le reste, la CONMEBOL s’associera à la CONCACAF pour présenter 16 équipes dans une grande fête soccer-ienne.
Je comprends! Ai-je besoin de savoir autre chose?
Neymar et Suarez, les deux collègues offensifs d’un certain Lionel Messi à Barcelone, ne participeront pas à la suite du tournoi : Suarez purge encore une suspension pour sa visite en dents de scie dans l’épaule d’un joueur italien l’été dernier et Neymar a fait sa meilleure interprétation de Zinédine Zidane en frappant de la tête un adversaire lors d’une défaite contre la Colombie. Il ne reste donc que le messie pour nous en mettre plein les yeux d’ici la fin de la compétition.
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