Omega et Jericho champions à la New Japan

Dans la nuit de samedi à dimanche ici au Canada, dès 3h00, la New Japan Pro Wrestling (NJPW) présentait sa deuxième soirée en importance de son calendrier : Dominion à Osaka.

Lors de cette soirée de lutte, on avait la chance de voir le 4e affrontement de la série entre l’aspirant Kenny Omega et le champion Kazuchika Okada pour le titre IWGP des lourds détenu par Okada depuis près de deux ans déjà.

Lors d’un match 2 de 3 qui a duré plus d’une heure, Omega, de Winnipeg au Canada, a capturé le prestigieux titre des hanches d’Okada devant une foule épuisée, comblée, émotive et en larmes.

C’était, pour plusieurs, le moment le plus marquant de l’année dans le monde de la lutte professionnelle, pour ne pas dire de la décennie.

Après le match, Kenny Omega s’est adressé à la foule en japonais, d’abord, et en anglais ensuite afin d’illustrer une transition réelle qui se prépare à la New Japan : l’invasion du marché américain.

La victoire de Kenny Omega, ici, n’est pas anodine. Kazuchika Okada était l’ultime vedette de la NJPW, la tête d’affiche traditionnelle, le héros local, l’homme de la situation. Lors des 720 jours du règne d’Okada, la New Japan a fait des bonds de géants sur le marché, notamment avec sa plateforme de diffusion en ligne (NJPW World), similaire au WWE Network de la WWE. Les performances épiques d’Okada ont marqué le monde de la lutte, particulièrement sa trilogie contre Omega et ses collisions contre Tetsuya Naito et Hiroshi Tanahashi, l’ancienne gloire de la NJPW. Avec Okada, la New Japan s’est installée dans le cœur de milliers de nouveaux amateurs et la cloison entre l’Amérique et l’Asie s’est tranquillement retirée afin de permettre aux gens de partout d’apprécier la méthode nippone de raconter des histoires dans l’arène.

C’est avec Okada aux commandes que la New Japan a organisé son premier gala en sol américain l’année dernière, même si le prétexte officiel était de dévoiler un nouveau championnat, celui des États-Unis, d’abord remporté par Kenny Omega aux termes d’un tournoi à huit lutteurs. Dans cette dynamique, Omega déverrouillait la porte et permettait à Okada de se présenter à un nouvel auditoire. On utilisait le charme et le bilinguisme d’Omega comme une courroie de transmission.

Mais là, les choses viennent de changer.

Maintenant qu’il possède l’un des championnats les plus protégés et prestigieux au monde, Kenny Omega n’est plus un facilitant : il est l’attraction principale, la locomotive qui permettra à la New Japan d’amorcer un nouveau chapitre dans son invasion américaine. Depuis 2011, Omega est le 5e homme à mettre la main sur le championnat. On parle d’une liste prestigieuse avec lui : Okada, Tanahashi, Naito et A.J. Styles.  D’ailleurs, la fédération sera de retour en juillet en Amérique, à San Francisco, et Omega défendra son championnat pour la première fois contre un expatrié de la WWE — le très populaire Cody.

Rien n’est laissé au hasard ici.

Avec Omega champion, les billets encore disponibles pour le G1 à San Francisco devraient se liquider facilement. Aussi, on espère une hausse des abonnements pour le NJPW World qui, de plus en plus, utilise les commentateurs anglophones pour les événements principaux et même certains moins importants. De plus, aux États-Unis, la soirée sera diffusée à la télévision sur AXS TV.

Sans parler d’une opposition directe au monstre qu’est la WWE, disons que la NJPW se présente comme une alternative réelle au produit de Vince McMahon et même sans une présence télévisuelle hebdomadaire, les gens sont investis dans les histoires de la New Japan en raison de sa vision à long terme.

La montée d’Omega aura duré 18 mois avec, tout d’abord, sa victoire lors du G1 et ses défaites contre Okada. Un match nul d’une heure l’an dernier à Dominion semblait le sommet de la rivalité, jusqu’à ce qu’ils explosent le toit de verre cette fin de semaine avec un combat qui, à mon avis, est le meilleur que j’ai vu de mon vivant en direct sans reculer dans les archives d’un temps révolu.

C’était bon à ce point.

Sur la même carte, Chris Jericho est venu s’emparer du championnat Intercontinental de la New Japan contre Tetsuya Naito dans un autre combat d’une rare intensité pour Jericho qui, après sa collision avec Omega en janvier à Wrestle Kingdom, était de retour pour brasser la cage des partisans japonais.

Aussi improbable que ça puisse être, les deux championnats principaux de la New Japan sont détenus par des lutteurs de Winnipeg et les championnats par équipe appartiennent aux Young Bucks, alliés d’Omega dans une nouvelle faction, The Golden Elite, avec Kota Ibushi.

Durant la période estivale plus calme de la WWE, la New Japan orchestre une attaque en règle sur le marché nord-américain et, croyez-moi, ça vaut la peine d’y jeter un œil très attentif. Surtout qu’avec Kenny Omega aux commandes — les combats de qualité seront très nombreux.

Juste comme ça, après une patiente évolution de deux ans, le monde de la lutte vient de changer grâce à la New Japan Pro Wrestling et j’ai très hâte de voir la suite.


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