Je l’avoue : depuis que je ne peux plus y aller d’un rire juvénile à chaque fois qu’est prononcé le nom d’Olivier Panis, je me suis désintéressé de la Formule 1. Et je ne suis pas le seul.
Bien que le sport ait déjà son lot d’amateurs, il n’en demeure pas moins que les nombreuses critiques formulées à l’endroit du cirque qui l’entoure ont, au cours des dernières années, nui à son image. Du coup, il appert que la F1 a du mal à recruter de nouveaux fans.
À nos yeux, il s’agit essentiellement d’un problème de marketing. Certes, il y a toujours de nouveaux pilotes sur lesquels baser une campagne publicitaire, mais peu d’entre eux possèdent de véritable star power. Pour remédier à la situation, Balle courbe propose cinq coureurs automobiles que devrait recruter Bernie Ecclestone, histoire de redorer le blason de son entreprise.

Ricky Bobby
Peu de pilotes ont autant marqué l’histoire du NASCAR que Ricky Bobby. Avec son amour de la vitesse, sa personnalité flamboyante et sa mentalité de gagnant, il a su gagner le cœur des amateurs de course américains, un marché que la F1 a justement de la difficulté à percer.
N’oublions pas que l’adversaire qui a forcé Ricky Bobby à élever sa conduite d’un cran est un transfuge de la Formule 1, à savoir le Français Jean Girard. Il serait donc de bon ton que Bobby imite son némésis et ajoute une dose de Shake n’ Bake au circuit Ecclestone. Après nous, n’ayons pas peur de mots : la F1 manque cruellement de cougars et de pilotes qui osent courir sur la piste en sous-vêtements, invoquant le secours divin de Tom Cruise et d’Oprah Winfrey. Y’a des choses comme ça qui sont juste bonnes pour le sport.

Mad Max
Le public a toujours apprécié les histoires de sportifs qui reviennent de loin; en ce sens, peu de pilotes l’ont eue aussi difficile que Max, ce donneur de sang universel de l’Australie post-apocalyptique. Il gagnerait rapidement le soutien des partisans, c’est garanti.
Le principal avantage de Max, c’est qu’il excelle au pilotage dans des conditions extrêmes. Une violente tempête de sable nuit à la visibilité lors de la course d’Abu Dhabi? De la petite bière pour Max. Un adversaire pète une fiouse et met tout en œuvre pour le sortir de la course? Been there, done that. Bon, compte tenu de son passé, il serait sans doute un peu nerveux quant à la consommation de carburant de son bolide, mais son habitude de maximiser de faibles quantité d’essence pourrait s’avérer utile d’un point de vue stratégique. Mais surtout : l’ajout de Mad Max à l’alignement des pilotes ferait sans doute un petit velours aux féministes, qui n’ont — et avec raison! — pas la meilleure opinion de la F1…

Ryan Gosling dans Drive
Pourquoi ne pas revoir l’image de marque au complet? La F1 comme sport glamour par excellence a fait son temps. L’arrivée de Gosling, avec son air mystérieux et sa tendance à fesser les gens avec un marteau, permettrait de rebrander la course automobile comme un sport audacieux, edgy, qui plairait assurément à un public d’ordinaire méprisant à son endroit.
Le principal désavantage de son embauche, si l’on se fie au film, c’est qu’il ne faudrait pas s’attendre à voir de la course pour vrai. À la limite, on pourrait le voir gosser sur des moteurs dans les paddocks, mais ça serait pas mal ça. En même temps, qui a réellement besoin de voir des voitures se courir après quand on nous offre de l’ultra-violence et une ambiance rétro-cool des années 80, avec une trame sonore toute en synthétiseurs et un goût prononcé pour les néons? Pas moi, ça c’est certain.

Vin Diesel
Bon, j’aurais bien choisi Paul Walker, mais tsé.

Wario
Pour que la F1 soit vraiment intéressante, ça prend des rivalités, des histoires. Et pour que les histoires soient elles-mêmes intéressantes, ça prend des méchants.
À bien y réfléchir, peu de pilotes professionnels sont aussi méchants que Wario, l’impitoyable Italo-japonais. Sa présence sur la ligne de départ ajouterait automatiquement du suspense à chaque course. « Qu’osera-t-il faire aujourd’hui? », se demanderait immanquablement un public sur le bout de son siège. Mise à part son absence totale d’empathie, ce qui rend Wario particulièrement redoutable est son recours régulier à des armes de toutes sortes : bombes, taches d’huile, bananes, éclairs rétrécissants… Seule la victoire lui importe, même si elle doit s’acquérir au détriment de l’intégrité physique de ses adversaires.
Vu comme ça… maintenant que Schumacher n’est plus là, la F1 a définitivement besoin de Wario.
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