La semaine dernière, je vous entretenais sur les raisons pourquoi le record du nombre de points en carrière de Wayne Gretzky ne sera jamais battu.

Cette fois-ci, on s’attaque à deux autres records qui peuvent dormir tranquille:

– Le plus grand nombre de minutes de punition dans une saison
– Le plus grand nombre de minutes de punition en carrière

Le nombre de points marqué a radicalement baissé depuis quelques décennies, chose que la ligue tente de remédier avec l’ajustement des équipements de gardiens de but. Le nombre de minutes de punition aussi a grandement diminué. Et je ne pense pas que la ligue fasse autant d’effort pour rétablir les statistiques « comme dans l’temps d’Eddie Shore », ou plutôt comme dans le temps des Broad Street Bullies ou de la bataille du Vendredi Saint.

Voici donc un regard sur deux hommes qui risquent de demeurer ancrés dans les annales de la LNH à jamais.

Dave Schultz 

Quand on pense aux Broad Street Bullies, la première chose qui nous vient à l’esprit après les « pas de dents » de Bobby Clarke, c’est Dave Schultz. Le Hammer, comme on l’appelait, est l’image typique du goon. Une sorte d’Ogie Ogilthorpe dans Slap Shot, mais en pire.

En 1974-75, Schultz a accumulé 472 minutes de punition avec les Flyers, l’équivalent de presque 8 matchs entiers dans le cachot pendant la saison.

Dave Schultz

Si on compare avec le hockey de nos jours, on est bien loin des marques des joueurs des années 70 et 80. Depuis 2000, c’est Peter Worrell (354 minutes en 2001-02) qui est le plus près de rivaliser la marque de Schultz. Worrell se classe au 24e rang du plus grand nombre de minutes de punition en une saison, un gros 118 minutes de retard sur le Hammer.

Schultz a quand même soulevé deux fois la Coupe Stanley avec les Flyers, une équipe qui misait sur l’intimidation et la robustesse, voire la violence pour accumuler les victoires. Un excellent documentaire a d’ailleurs été réalisé sur l’équipe.

Dave « Tiger » Williams

Lui, c’était le badass de mes collections de cartes de hockey au début des années 80. Avec son nez de pugiliste et son bel uniforme des Canucks jaune avec des gros V noir et orange, ça cognait aussi fort pour les yeux que ça cognait sur la glace.

Tiger Williams a accumulé 3966 minutes de punition en carrière. 

Ça, c’est un peu plus de 4 minutes par match.

Ça, c’est l’équivalent de 66 matchs entiers au cachot dans sa carrière.

Tiger Williams

Tiger Williams a une large avance sur tous les autres. C’est quand même surprenant de voir que c’est Dale Hunter qui se classe 2e. Hunter, qui a joué 445 matchs de plus que Williams a tout de même 400 minutes de retard. Si Hunter accumulait les punitions à coup de 2 minutes (avant de se sauver derrière un Paul Gillis, Basil McRae ou Randy Moller), Williams était principalement chassé à coup de 5 et 10 minutes.

Parmi les joueurs actifs, seuls Chris Neil, Zdeno Chara et Scott Hartnell se classent dans le top 100 de cette catégorie. Avec ses 2440 minutes, Neil accuse un retard de 1526 minutes, lui qui a déjà joué plus de matchs que Williams.

Et en plus de sacrer des volées, Tiger Williams était reconnu pour ses célébrations dont celle où il démontrait ses excellentes aptitudes de conducteur de bâton.

Autre temps, autres mœurs

La LNH a connu son lot de bagarreurs. En plus de Schultz et Williams, on pense à Marty McSorley, Bob Probert, Gino Odjick et les autres. On connaît aussi le terrible sort qui attend ce genre de joueur dans leur vie après le hockey.

L’époque des fiers-à-bras, le temps où certains joueurs étaient plus reconnus pour lancer une bonne droite que pour leur lancer du poignet, est relativement révolue. On est passé à autre chose. Un peu plus de classe sur la glace.

Et beaucoup moins de chances de voir Dave Schultz et Tiger Williams détrônés du livre des records de la LNH.



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