Daniel Bryan a été un ovni dans l’histoire de la WWE.
Commençant comme un lutteur indie ridiculisé à NXT (la première mouture, dans le temps que c’était pas bon), il est devenu, malgré les efforts de la compagnie pour freiner son ascension, l’un des lutteurs les plus adulés depuis Stone Cold Steve Austin… pour finalement devoir prendre sa retraite presque immédiatement.
Un livre qui répond aux attentes
C’est donc une histoire fascinante, et c’est avec un grand intérêt que j’ai amorcé la lecture de Yes ! : My Improbable Journey to the Main Event of WrestleMania.
Il y a toujours un certain risque à commencer une autobiographie de lutteur. Par leur métier, ils sont souvent de bons conteurs. Mais entre raconter une histoire dans le ring en sous-vêtement, et le faire dans le monde littéraire, il y a un pas que tous ne franchissent pas avec le même niveau de succès. Mick Foley l’a fait de façon formidable; Shawn Michaels, un peu moins.
Heureusement, cette biographie fait partie des meilleures. Une des raisons du succès de Daniel Bryan, à mon avis, c’est qu’il avait l’air d’un gars normal, sympathique, drôle et un peu awkward, excité comme un enfant de pouvoir être dans le ring. Le genre de gars avec qui on voudrait être ami, bref. C’est exactement ce qu’on retrouve dans cette biographie. Daniel Bryan nous offre un regard personnel sur sa vie, et à la fin de la lecture, on a l’impression d’avoir eu une longue discussion avec un bon ami.
Un mauvais ghost writer
Là où ça fonctionne moins, c’est ironiquement au niveau de son coauteur, pourtant là pour aider à rehausser la qualité de l’écriture. Les passages écrits par Craig Tello (rédacteur au WWE.com) tirent le livre vers le bas. Tello a suivi Bryan dans toute sa préparation avant son match de championnat à Wrestlemania 30.
Au début de chaque chapitre, il raconte donc un épisode de cette semaine fatidique. Sauf que le ton est complètement absurde. Alors que Bryan ne cache pas que l’issue des matchs est prédéterminée, Tello fait comme si la lutte, c’était vrai. Il nous dit par exemple que Bryan et Triple H sont dans la même pièce pour la conférence de presse, et qu’on sent la tension, on a peur que les deux hommes en viennent aux poings.
Sauf que non, Craig, personne n’avait peur que ça arrive. Parce que c’est des acteurs qui jouent un rôle. Tu devrais savoir ça, Craig, tu travailles pour la WWE. J’imagine que quand t’as signé ton contrat pour être engagé par la WWE, tu ne craignais pas qu’on te fasse passer au travers de la table. Non, parce que ce n’est pas la vraie vie.
Les 3 meilleures citations
1- Sur sa personnalité :
« She asked me how I had managed to be so successful given that I seem to have no drive, few social skills, and an inherent apathy toward most of the ideas our modern business culture seems to find so important. ‘’I have no idea.’’ I said. ‘’I just love to wrestle. The success has come mostly by luck. »
2- Sur sa relation avec Vince McMahon :
« Jericho came back and told Vince he thought I was great in the ring, but otherwise, Vince’s reaction to me was ‘’Ugh, but he doesn’t even eat meat! »
3- Sur le choix de son nom à la WWE, Daniel Bryan :
« I put it on the list, along with Buddy Peacock and my favorite, Lloyd Boner. »
Malheureusement, le livre a déjà quelques années, et on n’entend pas Bryan se prononcer sur les événements qui ont fait suite à sa victoire à Wrestlemania 30. On aurait aimé l’entendre sur sa retraite crève-cœur, mais malheureusement, ce sera pour une suite.
En attendant, on est contents de passer un bon moment avec le champion de la WWE le plus sympathique (et vegan) de l’histoire.
Commentez cet article