Aujourd’hui, afin de souligner la journée internationale des droits des femmes, notre grande sœur RDS rediffuse sur sa page Facebook l’émission spéciale Table d’hôte mettant en vedette cinq journalistes sportives d’ici.
Animée par Chantal Machabée, cette table ronde discute ouvertement de la place des femmes dans les médias sportifs et, surtout, des défis associés à cette pratique trop souvent hasardeuse en raison d’une vieille mentalité de boys club très persistante.
Calmez-vous, il ne s’agit pas d’une pub à peine voilée pour l’émission de notre âme sœur RDS. Vous la visionnez si ça vous chante, perso, je vous la recommande même si ça date de quelques années. C’est surtout une entrée en matière ici. (table d’hôte – repas – entrée … la pognez-vous?)
Bref, ce spécial féminin sur le journalisme sportif souligne une évidence que l’on oublie trop souvent : nous avons besoin des femmes dans nos écrans, nos journaux, notre web, etc.
Je ne parle pas ici d’un besoin primaire et reproducteur, gardez vos jeux de mots douteux pour vous. Non, ici on parle d’un besoin humain, sentimental, affectif. Un besoin d’agrémenter le monde avec un point de vue souvent plus tendre, plus chaleureux, plein d’une compassion étrangère au journalisme « macho » et aux joueurnalistes encore nostalgiques des anecdotes de vestiaire.
Boys will be boys … et je préfère la touche féminine.
Le défunt Bob Bissonnette, avec toute sa non-finesse, a déjà rendu un hommage à Chantal Machabée avec sa chanson salace à propos de la pionnière du journalisme sportif québécois. Pas un fan de la chanson, pour être bien honnête, mais l’hommage n’est pas moindre pour autant. Pour une poignée de piliers de tavernes et d’utilisateurs de tape à palettes, Chantal Machabée est une intouchable.
Ça, c’est la portion fantasme des femmes dans un univers généralement masculin. Ce n’est franchement pas une portion qui m’intéresse. Trop réductrice, trop centrée sur le sexe et la séduction, prenant trop peu en considération la fameuse touche féminine et les talents singuliers de ces journalistes de talent.
Non, nous avons besoin des femmes dans notre univers sportif pour les mêmes raisons que j’aime mieux faire affaire avec une médecin, une dentiste, une coiffeuse, une psy, une patronne, etc.
Dans ma vie de tous les jours, j’aime mieux mes relations avec les femmes que celles avec les hommes. Les affinités sont différentes, la dynamique du dialogue est plus ouverte, moins voilée, et le lien de confiance s’établit plus facilement. Pourquoi? Fouille-moi, je ne le sais pas. Loin de moi l’idée d’être sexiste ou d’écarter les hommes de l’équation, mais je préfère les femmes et ce n’est pas dit avec un regard libidineux et un sourire louche.
Je préfère interagir avec des femmes dans la vie et je préfère entendre leur point de vue quand on me parle de sport.
L’actualité sportive, quand on la relativise, est plutôt insignifiante même si les experts et les joueurnalistes voudraient nous faire croire le contraire. Les aléas des sportifs sont redondants. Ils s’entraînent, ils pratiquent leur sport … et c’est pas mal ça. On ne réinvente pas la roue avec une rondelle en rubber.
Une femme avec un micro dans les mains, ça ouvre des portes (sans mauvais jeux de mots, comme mentionnés plus tôt). Les joueurs, inconsciemment peut-être, se confient plus, sourient plus même. En jouant sur leurs instincts bestiaux (comme charmer une femme), les médias peuvent obtenir du matériel plus humain. Les femmes qui ont compris ce principe et qui l’utilisent à bon escient deviennent des atouts inestimables pour nos médias. Sans toutefois réduire leurs compétences à la simple séduction, disons que la relation est inévitable alors, aussi bien l’utiliser comme une arme. Prendre le contrôle des instincts souvent négatifs des hommes.
Oui, elles sont belles – mais elles sont surtout diablement compétentes. C’est d’ailleurs triste qu’au Québec elles soient encore aussi minoritaires dans nos médias sportifs. On invalide, par cette présence éparse, l’essentiel de leur contribution. Nous avons besoin des femmes dans nos médias sportifs. Pas seulement à petite dose ou pour faire des « histoires funny », mais pour rendre l’expérience pertinente. Justifier sa présence même.
À mes collègues féminines, je vous dis bravo et je suis un brin jaloux de votre particularité et du pouvoir que vous avez. Un jour, les médias vous appartiendront complètement. D’ici là, je vais profiter de ma place à vos côtés pour apprécier ce que j’aime faire dans la vie : consommer du sport comme on consomme de la culture plus « noble » comme le théâtre ou la littérature.
Ne laissez personne vous dire le contraire : nous avons besoin de vous, même quand nous sommes trop cons pour l’admettre sans détour.
Commentez cet article