Depuis plusieurs années, la Chine constitue une puissance mondiale en plongeon. Médaille d’or après médaille d’or, il s’agit vraiment de la nation dominante du circuit international. Pourquoi les Chinois sont-ils si bons ? Je ne saurais vous dire précisément, mais plusieurs facteurs économiques et culturels peuvent jouer un rôle important dans ce phénomène.
Je ne vous apprends rien en vous disant que la Chine est un des pays les plus peuplés au monde. Pour y avoir été 14 fois, je vous confirme qu’il y a du monde au pouce carré ! Donc de la relève, il y en a ! Chaque année nous faisons la découverte de ces nouveaux talents lors des compétitions. C’est toujours incroyable de voir à quel point ils sont très bons à un très jeune âge. Je me considérais comme petite avec mon 5 pieds flush, mais à côté des filles, je suis une géante. Elles sont minuscules, j’ai parfois l’impression qu’elles vont se briser si je leur donne une « bine » sur l’épaule.
Toujours est-il que le système sportif des Chinois est unique en lui-même. En Chine, tu ne choisis pas de participer à un sport qui à première vue t’intéresse. C’est plutôt vers l’âge de cinq ans que les enfants sont recrutés et soumis à une panoplie de tests. Ces tests décèleront si l’enfant à un certain potentiel physique pour ensuite l’envoyer dans le sport qui correspond le plus à son talent. Quand un enfant est éligible au centre d’entraînement, il est pris en charge par les dirigeants de la Fédération chinoise. Le futur athlète sera logé, nourri, éduqué et entrainé jusqu’à la retraite sportive. Du moins… si tu n’es pas mis dehors avant. Tu ne performes pas à la hauteur de leurs attentes ? Buh bye ou plutôt zàijiàn!
Les familles envoient leurs enfants dans ce genre d’institution parce que non seulement les dépenses liées à l’enfant sont couvertes, mais une médaille d’or olympique garantit une vie aisée à la famille. Je me souviendrai toujours du plongeur He Chong qui, après avoir remporté la médaille d’or au 3m aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, s’est dit plus content pour sa famille que pour lui-même.
L’entraînement, quant à lui, est digne d’un entraînement militaire. Les athlètes pratiquent leur discipline tous les jours, sans relâche. Sept jours sur sept et plus de 10 heures par jour, et ce, dès un très jeune âge. Je me souviens d’avoir aperçu un petit groupe de plongeurs à l’entraînement lors de mon camp pré-olympique de 2008 dans la ville de Xi’an qui se faisaient fouetter les pieds lorsque ces derniers étaient dépointés. C’est fou de penser que les enfants sont soumis à des méthodes d’une autre époque. Par contre, rappelez-vous qu’avant la Révolution tranquille, c’était à coups de règle que les enfants étaient punis dans les écoles au Québec.
Les Chinois semblent toujours adhérer à ces méthodes qui nous font maintenant froncer les sourcils, mais qui donnent des résultats sans éclaboussures …ou presque.
Mais maintenant, les athlètes de la Chine doivent faire face à une pression qui était inexistante auparavant. Fini la domination de 60 points ! Il n’y a plus de place à l’erreur et les batailles sont de plus en plus serrées. Tsé quand tout le monde veut que quelqu’un d’autre qu’un Chinois gagne ? C’est assez motivant pour t’entraîner plus fort de ton côté et te battre jusqu’à la fin.
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