En plongeon, les flats sont inévitables. Ils font littéralement partie du processus d’apprentissage. Si tu penses commencer une carrière en plongeon et ne jamais pogner de flats, tu vis dans le déni.

Même qu’ils sont dans la catégorie « blessure légère » quand tu sais qu’il y a des risques de frapper le tremplin ou la tour avec la tête par exemple. Souvenez-vous d’Alexandre Despatie quelques mois avant les Jeux olympiques de Londres. Je ne sais toujours pas comment il a réussi à revenir à la compétition après son accident, mais moi, j’aurais été bonne pour la retraite. C’était impressionnant de voir sa détermination au quotidien.

Quoi qu’il en soit, un flat, qu’il soit du un mètre, du trois mètres ou du dix mètres, ça fait mal. Ça pince, brûle et dans certains cas, ça coupe le souffle. Le pire flat de ma carrière est arrivé en 2004 à Calgary. Tout d’abord, il faut comprendre que le centre aquatique là-bas est fait en forme de dôme. Ce qui veut dire qu’il n’y a pas de délimitation claire entre les murs et le plafond. Pour une plongeuse qui voit tout dans les airs, ce n’est pas l’idéal.

En plus, à l’intérieur de la piscine, comme déco, il y avait des dessins de vagues sur les murs. Tout pour que les plongeurs se la pètent! Et c’est ce que plusieurs athlètes et moi avons fait lors de cette compétition. Lorsque je me suis élancée pour faire un trois sauts périlleux et demi avant carpé (le plongeon qu’on fait avec une petite course au début), j’ai mélangé le mur et la surface de l’eau.

Donc, au lieu d’être verticale à l’eau avec la tête en bas, j’étais parallèle à l’eau en pensant que les petites vagues du mur étaient la surface de l’eau. Laissez-moi vous dire que j’ai eu besoin d’aide pour sortir de l’eau. Non seulement parce que j’avais le souffle coupé, mais parce que j’avais même perdu mes verres de contact, donc je ne voyais rien.

En quelques secondes j’étais devenue un schtroumpf. «Ecchymosée» de la tête aux pieds et quelque peu traumatisée.

J’ai dû refaire se plongeon immédiatement à mon retour à la maison, parce que plus tu attends, plus tu as peur.  Encore aujourd’hui, c’est le plongeon qui me donne le plus de misère et que j’aime le moins. Le faire en synchro avec Meaghan m’a toutefois aidé à reprendre confiance.

La vidéo de mon flat existe quelque part, mais je ne l’ai jamais vu. Faut dire que je ne cherche pas à le voir non plus. Je n’aime pas particulièrement regarder des vidéos où les gens se font mal. Malgré tout, je vous partage deux plongeons de mes coéquipiers de l’équipe nationale canadienne qui tournent mal.

Portez attention au son… c’est quelque chose.

Version atterrissage sur le dos: Celina Toth

 

Version atterrissage sur le ventre: Carol-Ann Ware

 



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