Quand les experts hockey se penchent sur le repêchage de la LNH, ils analysent les jeunes sous toutes les coutures : taille, coup de patin, lancer, force physique, habiletés avec la rondelle, caractère, personnalité, et même les hobbys hors glace. Bref, tout y passe. Ou presque.
Un aspect, pourtant essentiel, est trop souvent occulté, comme si cela ne faisait pas TOUTE la différence. Comme si ce n’était pas là LA chose la plus importante.
Le nom.
Le patronyme d’un joueur n’est-il pas une donnée primordiale ? Nous savons tous que c’est lui qui recèle tout le swag. Jaromir Jagr et Wayne Gretzky auraient-ils eu la même carrière s’ils s’étaient appelés Joe Miller ou Yves Tremblay ? BIEN SÛR QUE NON !?!
Ce qui fait une grande carrière et ce que désirent par-dessus tout les amateurs de hockey, c’est un nom qui explose, qui éclabousse, qui rebondit, des noms qui glisse ou qui fesse, des doubles sens, des combinaisons imprononçables, des chants de gorge, des métaphores à connotation sexuelle; bref, de la pure poésie ou de l’humour assez premier degré pour leur faire oublier la médiocrité de leur existence l’espace d’un moment.
C’est donc pourquoi, à quelques jours du repêchage de la LNH, Balle Courbe vous a concocté avec amour la liste des 10 meilleurs espoirs de cette cuvée 2019, classés exclusivement selon ce qui importe réellement : la qualité, l’élégance, l’originalité de leur nom.

Nino Kinder
Photo : Crédits photo : Getty Images
Ce joueur énigmatique déçoit parfois ses entraîneurs par son inconstance, mais il peut exploser à tout moment ou ravir la foule par une montée hors l’aile inattendue alors qu’on croyait que la tank était vide.
Décidément, une vraie boîte à surprises sur patins!

Ronald Attard
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À une toute petite voyelle d’un magnifique désastre de patronyme qui lui aurait peut-être valu la première place de ce palmarès, Ronald se rattrape avec les qualités poétiques de son nom, qui riment avec élégance et lui valent un honorable 9e rang.

Peetro Seppala
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Un espoir indécis qui se fait souvent prendre hors position et auquel ses entraîneurs reprochent d’être un peu perdu sur la patinoire.
À la question, « C’est pas là ta place! C’tu faisais là ? », Peetro répond généralement :
« J’sais pu trop. J’sais pas là! »

Brendan Budy et Lassi Thomson
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Très appréciés de leurs coéquipiers et de leurs entraîneurs, ces deux joueurs sont de fidèles compagnons de trio.

Hunter Skinner
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De loin le patronyme le plus agressif de cette cuvée 2019, cet espoir aurait pour nom français « Chasseur-Scalpeur » ou « Chasseur-Écorcheur ».
On lui prédit une carrière à la Gino Odjick, bien garnie en punitions et en coups vicieux de tous genres.

Nando Eggenberger
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Les parents de Nando l’ont toujours dit : un petit-déjeuner protéiné est la clé pour bien commencer la journée et aller loin dans la vie. #SteakAndEggs

Jacob Gaucher
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Aucunement drôle. Jusqu’au moment où tu apprends qu’il est droitier.
Pour vrai.

Radek Musik
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Si sa carrière de hockeyeur ne devait pas être couronnée de succès, ce jeune Tchèque a déjà un plan B : profiter de son patronyme de qualité supérieure pour lancer son propre label de musique ou devenir DJ de niveau international (le « k » final lui donne déjà un branding edgy et urbain).
À défaut de le voir patiner au Centre Bell, on pourra donc peut-être le voir un jour spinner au Beach Club ou, évidemment, au Muzique Montréal (mais avec pas de « k » cool).

Jacob Leguerrier
Photo : Crédits photo : Getty Images
Absolument. Ridiculement. Épique.
S’il devait un jour accomplir sa destinée (c’est-à-dire de perdre ses palettes dans une bagarre ou en tombant face première su’l coin d’une bande [a.k.a Faire un Steve Bégin]), il pourrait me faire mal paraître et ravir le titre du meilleur nom de son année de repêchage au numéro 1 actuel, que voici…

Kaapo Kakko
Photo : Crédits photo : Getty Images
Joyau absolu, le Klondike, 8e merveille du monde, perle rare, le Pérou (opposé de « C’pas le Pérou! »)… Je vous laisse choisir votre expression préférée pour décrire ce phénomène hors du commun : un joueur d’exception dont le patronyme est à la hauteur de son talent, sinon supérieur.
À la fois marqueur d’élite et allitération digne d’un poème de Rimbaud, 4 « K », 3 « A » et 2 « O » en seulement 10 lettres… Avec des dérivés aussi innombrables que les K-Thrine, Ah!-Mes-Lits et Djé-S’seune de ce monde, Kappo Kaako… attendez… Kapo Kaa… Kaaakko ? … Kaappo Kakko ?… Kaako ? … en tout cas, lui là… le jeune prodige finlandais… sera assurément un cauchemar orthographique pour les rédacteurs sportifs.
Enfin, son nom est un tel régal phonétique qu’il pourrait servir d’exercice de diction et inspirer le nouveau virelangue que voici : « Accoté à côté du capot de sa décapotable, Kaapo Kakko papote et capote à Cap-Aux-Corbeaux ».
S’il sortira presqu’assurément 2e lors du repêchage, Kakko pourra se consoler, puisqu’il est le grand gagnant des meilleurs noms de la cuvée 2019!
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