Depuis quelques mois, la vie de Stéphanie Aubuchon a pris une tournure inattendue : elle est tombée amoureuse de la lutte professionnelle. En fait, non seulement écoute-t-elle désormais avec une ferveur presque religieuse les différents galas de la WWE, elle s’est également lancée dans un projet artistique que The Miz qualifierait assurément de awesome : peindre des lutteurs. Balle Courbe s’est entretenu avec l’artiste.

BC : Es-tu une fan de lutte depuis toujours? Te souviens-tu du match ou du lutteur qui a créé le « déclic » chez toi?

SA : Mon histoire d’amour avec la lutte a seulement débuté cet hiver, très précisément le 24 janvier 2016, quand je suis allée voir le Royal Rumble au cinéma (j’ai encore le billet de cinéma bien affiché chez moi). J’avais rencontré quelqu’un qui adorait la lutte et qui m’en parlait souvent. Éventuellement, il m’a dit qu’il allait voir le Rumble au cinéma avec des amis et m’a demandé si j’étais intéressée par l’événement. J’ai accepté et je pense que, dans ma vie, je n’ai jamais dit autant de « Ben voyons don’! », avec un sourire fendu jusqu’aux oreilles, que lors de cette soirée. Je ne connaissais pas beaucoup de lutteurs avant de m’y rendre, mais je pense que le Royal Rumble est la meilleure occasion pour avoir une vue d’ensemble rapide des stars du moment. J’ai eu la chance d’avoir mon ami à côté de moi qui m’expliquait rapidement les rivalités, gimmicks, les heels, les face et ainsi de suite, pour ne pas que je reste trop dans le néant.

Mon coup de cœur cette soirée-là a vraiment été la Wyatt Family. Je suis tombée bizarrement en amour avec Bray Wyatt. Ça veut pas mal dire que je serais dans le trouble si le personnage de leader de culte m’approchait dans la vraie vie… C’est d’ailleurs une des premières toiles que j’ai faites : Bray Wyatt qui fait son « spider walk ».

BC : Qu’est-ce qui t’a donné l’idée de te lancer dans ce projet artistique?

SA : En fait, j’ai commencé un peu en blague à faire des peintures de lutte. Au Royal Rumble, à chaque fois qu’on voyait Brock Lesnar, mon ami disait toujours « Ah, le beau Brock ». J’ai donc décidé le lendemain de lui faire un Brock Lesnar qui flex et d’écrire au-dessus « Le beau Brock ». C’était vraiment juste une toile comme ça, pour rire, sans penser que j’en ferais d’autres. Mais j’ai eu un petit succès quand il a mis la photo de la peinture sur Facebook et plusieurs ont écrit des commentaires m’encourageant à peindre tel ou tel lutteur. J’ai réalisé qu’il y avait vraiment un public pour des peintures de lutte et que ça ne se faisait pas vraiment ailleurs. J’ai vendu en quelques minutes mon Bray Wyatt après l’avoir publié sur Facebook et j’ai soudainement eu des demandes pour d’autres toiles.

BC : Tu as déjà fait une exposition; est-ce que le public a répondu à l’appel? Comment ça s’est passé? Comptes-tu en faire d’autres ou bien désires-tu désormais te limiter à la vente sur internet?

SA : J’ai commencé à avoir une bonne collection de toiles de lutte chez moi puis je me suis demandée si les gens seraient intéressés à voir une exposition de lutteurs. Je me suis essayée en envoyant des photos de mes peintures à RAW Montréal (oui… drôle d’adon comme nom d’organisation d’artistes!), puis ils m’ont tout de suite contactée pour me proposer de participer à une exposition au Club Soda, le 21 avril. Beaucoup de personnes sont venues me voir, j’étais vraiment très émue ! J’ai même réussi à vendre une toile sur place… j’étais aux anges!

J’aimerais sûrement participer à nouveau à une exposition puisque j’ai beaucoup aimé l’expérience, mais pour l’instant, je me concentre surtout sur vente sur internet par l’entremise de ma page Facebook. Ça fonctionne vraiment très bien et ça marche principalement par une demande spéciale de quelqu’un qui m’écrit et me demande un(e) lutteur/lutteuse en particulier. Je fais aussi des toiles pour mon plaisir aussi, je peins des lutteurs pour lesquels j’ai un coup de cœur ou qui sont des légendes, comme par exemple Mad Dog Vachon.

BC : Justement, parlant de Mad Dog Vachon (et donc de la lutte québécoise)… tu ne sembles toujours pas avoir consacré de toile à Kevin Owens ou Sami Zayn, même s’ils brillent présentement de tous leurs feux… C’est dans tes plans?

SA : Oui, je vais éventuellement faire une toile de Owens VS Zayn. J’adore leur rivalité et ce serait vraiment un projet intéressant. Bien sûr, si quelqu’un me disait qu’il était intéressé à l’avoir, je m’y mettrais probablement plus rapidement! Je me suis promis une seule chose : jamais je ne ferai le portrait de Roman Reigns…! Je n’aime juste pas le push de la WWE envers lui. Le mot « push » est même faible. Ils essaient plutôt de nous forcer à l’aimer. C’est une des choses qui me déçoivent le plus de l’organisation. On sait bien que des ficelles sont tirées, mais le problème, c’est quand c’est trop évident et qu’on les voit.

BC : Que dirais-tu aux brebis égarées qui disent ne pas aimer la lutte?

SA : Mon plaisir, en ce moment, c’est d’initier les gens autour de moi à la lutte. Quand j’ai commencé à m’y intéresser, quelqu’un m’a dit « Tout le monde aime la lutte, il y a juste des gens qui ne le savent pas encore ». Ça s’est avéré complètement exact car chaque personne que j’invite chez moi pour écouter RAW / Smackdown / NXT, ou que j’invite à venir voir Battlewar aux Foufounes Électriques avec moi, finit toujours par me dire à quel point c’est une nouvelle révélation dans sa vie. Franchement, il n’y a rien qui me rend plus heureuse!

BC : Pour finir, crois-tu que la lutte devrait être considérée comme un art à part entière?

SA : Oui, la lutte est vraiment un art à part entière. J’aime tellement le fait que chacun peut y trouver quelque chose qui l’intéresse plus particulièrement. On peut chercher à voir des acrobaties, à rire, à se choquer, à être touché, ou à vouloir simplement passer un bon moment. La lutte est riche en diversité et en personnes qui ont chacune une façon de l’exprimer.

Ma chère Stéphanie, Balle Courbe est bien d’accord avec toi!

Pour en savoir plus sur le projet, pour voir le portfolio complet ou bien pour passer une commande spéciale, nous vous invitons à visiter la page Facebook de l’artiste.