Une chance que je vous aime, que j’ai vraiment besoin d’attention et que, dans ma tête, je suis l’athlète la plus douée de l’histoire de l’humanité et que j’aurais des chances de survie dans Hunger Games.
Quand j’ai été invitée à l’événement Vitesse et Spandex, organisé par l’agence Marie-Annick L’Allier dans le cadre de la Coupe du monde de patinage de vitesse courte piste qui se tiendra à Montréal du 30 octobre au 1er novembre prochain, j’étais vraiment excitée.
Et ensuite, une information m’a effleuré l’esprit. Je ne sais pas *vraiment* patiner. En tout cas, pas suffisamment pour participer à une course à relais avec Marianne St-Gelais (la Ronda Rousey des glaces), Charles Hamelin (le Usain Bolt à patins), Caroline Ouellette (la Didier Drogba des épaulettes) et une dizaine de journalistes et personnalités ayant plus que 24 minutes d’expérience en patinage.
Mais j’y suis allée. Et j’ai vécu des choses. Et il y a beaucoup de petits os très sensibles dans les pieds. Et j’ai appris beaucoup d’autres choses.
En voici quelques-unes.
Leçon 1: Un habit en spandex, c’est confortable.
Tu peux bouger comme tu veux. C’est pas pire chaud. Il y a des petites ouvertures pour tes pouces. Du petit rembourrage sur les jambes. Ça donne l’air de savoir ce qu’on fait. Ça accueille subtilement la petite goutte de pipi nerveux.
Je veux le garder et ne porter que ça du soir au matin.
Leçon 2: Bien expliqué, ça l’air simple.
«Amusez-vous. Restez détendus. Utilisez vos lames, elles sont longues, elles vont vous propulser.» Merci pour les bons conseil, Marc Gagnon. Toi, tes mots calmes et ta confiance capillaire me laissent croire que je peux y arriver.
Leçon 3: Ouch, toute.
C’est pas des pantoufles, ces patins-là. Deux tours plus tard, les sensations que je ressens aux pieds vont de : léger inconfort sur 72% de la surface de mes pieds, à: coudonc, comment ça se fait que j’ai pas remarqué qu’il y a clairement aussi des lames à l’intérieur.
Ça, combiné au fait que, je vous le rappelle, je ne sais pas *vraiment* patiner, me transporte vers une conclusion: je fais de piètres choix de vie et, comme Britney Spears, je devrais avoir un tuteur.
Leçon 4: Quand on se compare, on se sent bien pire.
Je ne suis pas du type complexé et le ridicule, it’s my homeboy. Mais la pléiade de personnalités présentes me TORCHE. Le seul aussi pitoyable que moi est l’humoriste Mathieu Gratton, qui a l’aisance d’une banane dans le mélangeur. Et qui a besoin d’aide pour attacher ses patins…
Le problème, c’est qu’on doit faire une course à relais, et que Mathieu et moi sommes dans la même équipe. Je me sens personnellement victimisée, mais sûrement pas autant que notre autre coéquipier, l’ancien arbitre de la LNH Stéphane Auger.
J’aimerais tant qu’il m’expulse du match pour aller boire du Gatorade en criant après Alex Tagliani.
Leçon 5: Caroline Ouellette fait semblant de ne pas être invincible et ça me fait du bien.
Les pros, Marianne, Charles, et leurs mimi-moi, Samuel Girard et Audrey Phaneuf, nous montre comment réaliser le relais, i.e. donner une petite poussée à un patineur qui surgit devant toi alors que toute ton attention est concentrée sur ta propre survie. À mes côtés, la hockeyeuse Caroline Ouellette me regarde, un petit fond de panique dans les yeux.
Ça me fait chaud au coeur.
Constat final: C’est le fun, mais je veux rentrer.
Mon équipe se fait brillamment battre. Je vais voir mes coéquipiers et j’y vais d’un franc «good job, on fera mieux l’année prochaine!» et je suis reçue avec des faces de «ça y est, la commotion cérébrale à commencé à kicker in.»
Pas grave. J’ai aimé ça. Dans ma tête secouée, je suis déjà en train de mettre sur pied mon plan entraînement pour les prochains mois.
Caroline Ouellette, I’m coming for you.
Commentez cet article